1 – Jusqu’à présent, en France, il est possible aux voyageurs de transporter leurs vélos sur de nombreux trains, soit gratuitement (TER)
soit contre paiement d’un forfait (Intercités, TGV). Des emplacements spéciaux sont prévus à cet effet.
2 – Cette situation pourrait rapidement se dégrader .
En effet, la Loi Macron, qui vient d’être votée définitivement, prévoit, entre autres, de larges possibilités de développement des lignes d’autocars sur des trajets Intercités .
Les menaces sur les lignes ferroviaires Intercités sont déjà bien connues .
L’arrivée de nouveaux transporteurs par autocars risque fort d ‘aggraver ces menaces. Déjà, très souvent, dès qu’une ligne de train TER est perturbée (grève, travaux, etc.), les train est remplacé par des autocars.
Très probablement, à court terme, face à la concurrence des autocars, certaines lignes ferroviaires Intercités seront soit limitées (diminution des fréquences, du nombre d’arrêts), soit supprimées.
3 – En quoi cela concerne-t-il les voyageurs à vélo ?
C’est que la très grande majorité des compagnies et régies de transports par autocars refusent totalement de transporter les vélos .
Cette exclusion est même mentionnée par écrit sur les fiches horaires de certains TER .
4 – Pourquoi une alerte ?
Parce que plusieurs compagnies d’autocars annoncèrent, dès le lendemain du vote de la Loi Macron, qu’elles vont lancer de nouvelles lignes Intercités par autocar dans les prochaines semaines : par exemple sur les lignes Bordeaux – Lyon via Brives, et Toulouse – Paris via Limoges .
Or, il est fort probable qu’aucun équipement spécifique pour les vélos n’a été prévu à bord de ces autocars.
Ces compagnies vont donc sûrement invoquer cette « impossibilité technique » pour refuser de transporter les vélos .
5 – Pourtant , transporter les vélos à bord des autocars , c’est possible!
La Thaïlande, pays d’économie » émergente », et l’un des plus grands pays touristiques ( 25 millions de visiteurs par an , sans compter le tourisme « local » ), permet très facilement de transporter son vélo à bord des véhicules routiers : à peu près tous les bus locaux ( NON climatisés , courtes distances ) acceptent les vélos, soit sur le toit, soit même à l’intérieur du bus ;
idem pour les songthaew , petit pick-ups de transport public ;
et les bus climatisés de longue distance, en 1ère classe, peuvent accepter les vélos dans leur vaste soute à bagages .
Bien sûr , il faut acquitter un supplément de prix , comme pour tous les bagages volumineux .
De même au Myanmar voisin (ex-Birmanie), les bus locaux transportent souvent des vélos accrochés sur le toit ou à l’arrière.
6 – En France, l’obstacle « technique » pourrait sûrement être facilement surmonté .
Tous les autocars de longue distance en Europe comportent de vastes soutes à bagages ; qui plus est, ces soutes elles-mêmes comportent de nombreux points d’arrimage, permettant d’accrocher solidement les vélos, afin qu’ils n’endommagent pas les autres bagages.
Jean-Pierre Ettori