Vendredi soir 27 octobre, au 175 avenue du Général Leclerc, un dramatique accident de la route a coûté la vie à un jeune demandeur d’asile d’origine afghane qui circulait à vélo. Il a été percuté par un automobiliste en sens inverse, qui dépassait un autre véhicule. Venu trouver refuge dans notre ville, c’est finalement la mort qui l’a emporté sur nos rues.
Véli-vélo a proposé son aide à ses proches, et demande des pistes cyclables sécurisées sur les avenues pénétrantes de Limoges.
Nous avons immédiatement organisé notre démarche pour répondre à ce drame. La première action a été de se renseigner sur les circonstances de celui-ci et sur l’identité de la victime.
Un mot a été déposé au commissariat pour informer les enquêteurs de notre démarche de soutien aux proches de la victime.
Les contacts associatifs de nos membres nous ont permis de rapidement rencontrer les proches de la victime, un membre de sa famille, ses amis et les accompagnants sociaux.
Lors des échanges avec eux, nous avons parlé des démarches administratives, et dit que nous nous tenions à leur disposition pour leur apporter notre aide, aux côtés de son assistance sociale. Nous leur avons également expliqué le principe de l’assurance, de l’indemnisation, la loi Badinter. Nous espérons que les parents de la victime pourront être indemnisés. Cela est important aux yeux de sa famille à Limoges.
Nous allons leur transmettre des contacts d’associations spécialisées et l’association va continuer à accompagner la famille de la victime.
La Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) nous apporte également son soutien pour la suite. Olivier Schneider, le président de la FUB, sera présent à Limoges le 6 novembre, et a sollicité une rencontre avec le Maire de Limoges.
Ce drame nous affecte surtout très durement au regard de son caractère évitable. L’avenue du Général Leclerc, scène du drame qui nous touche, constitue depuis longtemps un point noir pour la circulation à vélo, comme l’atteste le baromètre des villes cyclables. Des aménagements récents ont permis de donner davantage de place au vélo, mais uniquement dans le sens de la montée, et sans séparation physique avec la circulation. Notre ami cycliste serait très probablement parmi nous si une piste cyclable séparée physiquement de la circulation avait existé.
Comment cet accident aurait-il pu être évité ? Quel aménagement aurait pu être mis en place ?
Au vu du trafic (14000 véhicules par jour), seules des pistes cyclables sont envisageables. Ici, il aurait pu être fait une piste dans le sens descendant à la place du stationnement. Avec une séparation physique, elles auraient probablement évité l’accident, car l’automobiliste n’aurait probablement pas doublé en roulant sur la piste…
Le projet de bus à haut niveau de service (BHNS), qui passera par l’avenue du Général Leclerc, ne prévoit aucune piste cyclable sur les lieux de l’accident, ni aucun aménagement cyclable dans le sens descendant. Nous avons commencé à analyser ce document technique sur cette carte, plus lisible.
Et voici une proposition d’un aménagement qui permettrait à tous de faire du vélo en sécurité, sans risquer sa vie :
Nous demandons donc que des pistes cyclables sécurisées soient aménagées dans les deux sens sur les avenues pénétrantes de Limoges.
La nécessité d’apaiser la vitesse sur les avenues pénétrantes
La vitesse a très probablement joué un rôle dans la gravité de l’accident, car c’est la première cause des accidents graves. Comme la plupart des avenues pénétrantes, l’avenue du Général Leclerc n’a pas bénéficié d’un passage en zone 30 comme les autres rues du centre de Limoges. Il faut savoir que le risque d’accident mortel augmente de 10% à 80% lorsque la vitesse de la collision passe de 30 à 50 km/h. Or ces avenues pénétrantes concentrent une grande partie du trafic motorisé et cycliste, le risque d’accident y est donc majeur. Même avec des pistes cyclables séparées du trafic motorisé, une zone 30 bien aménagée réduit fortement la gravité des accidents au niveau des intersections.
Nous demandons donc à ce que les avenues pénétrantes soient incluses dans la zone 30, et qu’elles soient aménagées de manière à y apaiser la circulation.
Faisons en sorte que ce terrible accident ne puisse jamais se reproduire dans les rues de Limoges.
Communiqué de presse : communiqué de presse accident cycliste 27-10-2023
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