Oser l’urbanisme tactique face à la crise du Coronavirus

Qui eût cru que la petite reine s’avèrerait être une des meilleures armes pour retrouver de la mobilité dans une société paralysée par un nouveau virus?

Un mètre, c’est la distance que le code de la route impose pour dépasser un vélo en ville. C’est également la distance que conservent naturellement les cyclistes entre eux et leur environnement pour ne pas risquer la collision. Un mètre, c’est la distance qu’il est quasiment impossible de respecter pour les usagers des transports en commun aux heures de pointes. C’est également la distance qu’il est impossible de respecter pour des piétons sur des trottoirs de moins d’un mètre de large, qui ne sont malheureusement pas des exceptions dans notre agglomération…

Alors, tous dans nos voitures pour se protéger des autres et engorger un peu plus l’espace public? C’est bien le risque qui nous guette… Sauf si des collectivités locales responsables, pragmatiques et volontaires donnent un petit coup de pouce pour qu’il en soit autrement.

Est-il irréaliste de limiter temporairement la vitesse pour pacifier la circulation et encourager davantage de monde à enfourcher son vélo? Est-il irréaliste d’installer des balises provisoires pour rendre aux piétons, aux cyclistes, aux trottinettes, aux rollers, aux fauteuils, des voies automobiles redondantes alors que les trottoirs sont réduits à peau de chagrin? Est-il irréaliste de limiter la circulation aux heures de pointe pour libérer l’espace à l’entrée des établissements scolaires? Est-il irréaliste de permettre à des jeunes, qui ne rêvent que de ça, d’être accompagnés pour rejoindre à vélo leur école, leur collège ou leur lycée, en organisant des circuits de « ramassage » cyclistes? Est-il irréaliste de s’appuyer sur des bénévoles pour aider à remettre en service les vélos endormis dans les caves et les garages? Qu’est-ce qui est irréaliste après l’électrochoc mondial créé par un virus émergent?

Nous avons tous besoin de bouger suite à notre immobilisation contrainte. N’est-ce pas l’occasion de le faire dans de bonnes conditions? C’est l’objet de notre démarche auprès des collectivités locales, portée par un élan national et international. En effet, aux quatre coins du monde, des villes expérimentent l’urbanisme « tactique » pour reprendre possession de l’espace public face au coronavirus. Des réflexions sont en cours en France, soutenues par l’AF3V (association française des voies vertes et véloroutes) et par la FUB (fédération des usagers de la bicyclette), associations fédératives dont nous sommes membres. Des organismes d’état comme le CEREMA (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) émettent des recommandations pour mettre en œuvre ces mesures temporaires.

Exemple d’aménagement provisoire de la rue Couraud débouchant sur la place d’Aine à Limoges

En collaboration avec les associations Alternatiba Limousin, Limousin Nature Environnement et ALDER Climat Énergie, nous avons lancé un appel auprès des collectivités locales que vous retrouverez  dans ce communiqué:

Communiqué de presse COVID-19

Vous trouverez des ressources sur les possibilités d’aménagement temporaires qu’on trouve déjà dans certaines villes:

Nous serions heureux de collecter les propositions d’aménagements des usagers. Pour cela nous vous proposons un petit tutoriel vidéo pour illustrer vous-même les possibilités d’aménagement:

En utilisant la sélection d’images proposées:

Pour obtenir quelque chose comme ça:

Exemple d’aménagement provisoire de la rue de l’Amphithéâtre à Limoges
Exemple de marquage provisoire avenue Georges Dumas
Suggestion d’aménagement de la rue de Fougeras, actuellement hostile aux cyclistes.

Des aménagements provisoires ne pouvant pas être réalisés partout, ils doivent s’accompagner d’une pacification du trafic qui est très facile à mettre en œuvre par une signalisation en entrée d’agglomération et des panneaux de rappel.

 

2 réflexions sur « Oser l’urbanisme tactique face à la crise du Coronavirus »

  1. Pacifier ! oui il y a moins de voitures mais les zozos se déchainent ! en UNE petite sortie une camionette me suit à 2 mètre (et 30km/h) et un peu plus loin une belle queue de poisson par un motorisé très pressé.
    On m’a même dit que je n’avais pas le droit d’être à vélo !
    Il se permettent tout ces deux-roues !

  2. Le problème de fond, c’est le civisme et la vonlonte des individus. Les français ne sont ni danois ni hollandais et ils ont les politiques qu’ils veulent et méritent. Très difficile de se remettre en cause, plus facile de s’indigner ! 😇

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