Objet de la réunion :
Mardi 16 novembre au matin, l’association était invitée par la Mairie, au même titre que d’autres représentants de la société civile, pour examiner des demandes formulées par des administrés, des personnes morales ou des services municipaux.
La réunion était animée par Stéphane Destruhaut, adjoint au Maire, avec l’appui technique de Jean-François Desfarges de la Direction Aménagements et Déplacements.
Parmi les participants, Pierre Lefort, adjoint au Maire, a pris une part active aux débats. De la même façon, Georges Delmont, vice président de l’Automobile Club Limousin s’est exprimé sur la plupart des dossiers. L’association Véli-Vélo était représentée par Jérôme Fraisse, son secrétaire.
La commission a examiné des demandes d’ordre divers (demandes de zones de livraison, de places handicapées, de sens uniques; problèmes de vitesses excessives, de stationnements illégaux ou anarchiques) dont certaines concernaient les vélos (places de stationnement) et d’autres les transports en commun.
La réunion a été également l’occasion de présenter le bilan de l’accidentologie en 2009.
Réponses aux demandes diverses :
Concernant les demandes de zones de livraison par des commerçants, elles ont été refusées afin de ne pas supprimer du stationnement, et parce qu’aucune plainte pour gêne occasionnée par des véhicules de livraison n’avait été relevée dans ces zones.
De la même façon, les demandes de places handicapés ont été refusées car situées dans des zones où leur réalisation est techniquement impossible pour des raisons de sécurité. De plus elles ne correspondaient pas à des besoins impérieux.
Un certain nombre de problèmes de vitesse excessive ont été relevés par des habitants puis mesurés par les services de la Mairie. Le constat des habitants ne correspond pas toujours à la réalité des mesures. Ces problèmes donneront lieu dans certains cas à la poursuite d’aménagements existants (« écluses » ou « coussins berlinois »). Dans d’autres cas, où les problèmes soulevés sont anecdotiques, aucun aménagement ne sera entrepris. L’association Véli-Vélo a proposé, pour certaines des axes évoquées, la création d’une voie cyclable pour réduire la voie automobile et ainsi créer un effet de ralentissement. Bien que moins onéreuses que d’autres solutions de ralentissement, ces propositions ont été rejetées car les itinéraires ne faisaient pas partie du schéma directeur des vélos ou n’étaient pas situés en « zone 30 » ou en « zone de rencontre ».
Des problèmes de stationnement illégaux ont été signalés sur le trottoir aux abords de l’arrêt de bus proche du Lycée Raoul Dautry. Pour garantir la sécurité des piétons lycéens, nombreux dans cette zone, il a été décidé de peindre en jaune la bordure du trottoir. D’autre part il a été également proposé de décentrer la ligne médiane de la rue au niveau de l’arrêt de bus pour permettre un dépassement plus sécurisé de ce dernier par les voitures.
D’autres problèmes de stationnements anarchiques dans le quartier de Beaubreuil n’ont pas donné lieu a une décision d’aménagement, ces problèmes relevant plus de l’incivisme que de l’illégalité.
Enfin, des demandes de mise à sens unique ont été approuvées, concernant des rues très étroites à usage résidentiel.
Mise en accessibilité de la ligne de trolleybus n°1 :
La ligne 1, dont une partie des arrêt étaient déjà rendus accessibles aux handicapés (trottoirs surhaussé au niveau du plancher du bus, bande rugueuse pour les malvoyants), va être aménagée de la même manière sur presque tous ses arrêts.
Ces aménagements ont donné lieu à des compromis internes à la Mairie, afin qu’ils suppriment le moins possible de places de stationnement.
Ajout d’arceaux de stationnement vélos :
La Direction Aménagements et Déplacements propose la création de nouveaux parcs à vélos.
On dénombrerait actuellement 49 sites pour 351 places sur l’ensemble de la ville.
Les aménagements proposés concerneraient 20 arceaux sur 7 nouveaux sites. Les lieux prévus sont : Cours Jourdan, Place Wilson, Champ de Juillet, Place Carnot, Place des Carmes, Base nautique des Casseaux, Place d’Aine.
L’association Véli-Vélo a salué cette initiative positive, bien que n’étant pas la demande la plus pressante des usagers du vélo.
M. Destruhaut a mis en avant le fait que de telles installations pouvaient constituer des obstacles pour les personnes à mobilité réduite, malvoyants notamment. Ce à quoi l’association Véli-Vélo a répondu qu’il s’agissait d’un mauvais prétexte pour ne pas faire d’installations. Pas plus que les stationnements automobiles, les parcs vélo n’ont évidemment pas vocation à être installés au milieu des itinéraires piétons.
M. Lefort, faisant part de son utilisation antérieure du vélo à Limoges, a expliqué que la liberté de ce mode de transport consistait en la possibilité de stationner n’importe où, même en l’absence d’installations dédiées. En réponse, l’association a expliqué que le mobilier urbain existant n’était pas toujours suffisant, ni bien placé, pour y stationner des vélos qui, pour leur sécurité, doivent toujours être attachés à un point fixe.
L’association a demandé s’il n’était pas possible de prévoir davantage d’arceaux que 3 en moyenne sur chacun des lieux envisagés. M. Desfarges a répondu que leur nombre pourra être augmenté en fonction de leur utilisation effective.
Bilan annuel de l’accidentologie 2009 :
M. Desfarges a présenté les statistiques des accidents en 2009 à Limoges en comparaison avec des chiffres nationaux.
On constate une amélioration par rapport à l’année 2008.
Les chiffrent montre une corrélation importante des accidents aux conditions climatiques (recrudescence en novembre par exemple). Par contre le volume du trafic n’a pas une incidence notable sur l’accidentologie (peu de variation entre les différents jours de la semaine).
Malheureusement les 2 roues et les piétons paient toujours le plus lourd tribut dans les accidents, alors qu’ils n’en sont généralement pas responsables.
Les 2 roues sont responsables de 3% des accidents alors qu’ils sont victimes dans 24% des cas. Les piétons eux sont victimes dans 14% des accidents. Les véhicules légers, responsables de 71% des accidents ne sont victimes que dans 32% des cas.
Et M. Delmont d’apporter sa contribution surréaliste : « les 2 roues c’est dangereux, moi l’autre fois j’ai failli me prendre un vélo sur le capot dans la rue des Arènes ».
Il est décidément difficile de faire admettre aux usagers majoritaires que le danger ne vient pas forcément de l’autre…
A noter que les statistiques existantes ne permettent pas de différencier les 2 roues motorisés ou non.
Bilan de la réunion (du point de vue partial d’un usager cycliste) :
A Limoges, la priorité des priorités semble être le maintien des places de stationnement automobile. On rationalise la suppression, tout de même nécessaire, de quelques unes pour permettre l’accessibilité des handicapés aux transports en commun.
Point de place pour la circulation des vélos en dehors d’un schéma directeur pourtant bien modeste.
L’augmentation du nombre de stationnements vélo va cependant dans le bon sens. Encore faut-il qu’on ne culpabilise pas les cyclistes en présentant la chose comme une entrave aux déplacements des handicapés.
Les discours à l’emporte pièce qui identifient comme une gêne tout ce qui est en dehors de l’automobile ne semble pas susciter spécialement de réactions.
Dans une ville dont les murs ne sont pas extensibles, il est difficile de demander aux usager les plus nombreux, qui ne sont pourtant pas les plus vertueux, de simplement laisser exister les autres…