Vélo blanc en hommage à Parwiz

Le 27 octobre dernier, Parwiz était victime d’un accident avenue du Général Leclerc. Ses proches et Véli-vélo ont déposé un vélo blanc en sa mémoire sur le lieu de l’accident, en attendant qu’une piste cyclable y soit réalisée.
Vélo blanc en hommage à Parwiz
Vélo blanc en hommage à Parwiz, déposé au 175 avenue du Général Leclerc
Il aurait pu s’appeler Jacques, Roberto ou William. Il s’appelait Parwiz. Parwiz Mirzakhil. 
Il aurait pu avoir 20, 40 ou 70 ans. Il en avait 29. 
Il aurait pu être français, chilien ou danois. Il était afghan.

Il venait d’Afghanistan, de Pol i Khomri très exactement, au nord de Kaboul. 
Il avait quitté sa famille 2 ans auparavant, sa famille, c’est-à-dire Abdoul Marof, son père, Aquela, sa mère, Murzal, sa sœur, ses frères Mohammad Hassan, Farmanullah et Ahmad Musawar. 
Après avoir traversé l’Afghanistan, l’Iran, il était venu rejoindre Fazal, son cousin, autant dire son frère, tellement ils avaient de souvenirs en commun depuis leur enfance. 
 
Toute la famille avait mis beaucoup d’espoir dans ce départ vers ce pays dont ils attendaient beaucoup, au point de se séparer d’une habitation pour financer le voyage de l’ainé. 
À Limoges, Fazal l’avait accueilli mais aussi Bahar et ses 3 enfants, et d’autres afghans ici présents. 
Convois de cyclistes se rendant à pied sur le lieu de la Cérémonie, avenue du Général Leclerc.
Convois de cyclistes se rendant à pied sur le lieu de la Cérémonie, avenue du Général Leclerc.
Vendredi 27 octobre, vers 22h15, un automobiliste, sous l’empire de l’alcool et de la drogue, décide de prendre le volant, alors qu’il avait déjà été condamné à de multiples reprises pour des faits similaires . Ce chauffard s’est mis au défi, depuis la place Carnot, de doubler une Mercedes en remontant cette avenue du Général Leclerc. Quand il a pu le faire, il roulait vite, très vite, trop vite. Parwiz, qui descendait cette avenue, était malheureusement sur sa trajectoire. Il en résulte alors un choc d’une violence inouïe. Le chauffard, conscient d’avoir été à l’origine d’un accident, prend la fuite. Malgré l’arrivée des services de secours, Parwiz a succombé à ses blessures. 
 
Ce terrible accident, nous l’avons tous ressenti comme un choc, comme une menace. 
 
C’est la raison pour laquelle, rapidement, construisant une grande fraternité universelle des cyclistes, nous avons accompagné, autant que faire se peut, la famille de Parwiz vers la reconnaissance par la justice d’un préjudice d’affection. 
 
Au procès pénal, le 7 décembre, nous étions une dizaine à assister à la condamnation du chauffard à 6 ans de prison. Le jugement civil est repoussé en octobre. Nous restons vigilants et faisons confiance à l’avocat que nous avons rencontré plusieurs fois, pour que le dédommagement soit digne des attentes de nos sœurs et frères afghans.
Photo de la cérémonie ou Véli-vélo et les proches de Parwiz ont prononcé des discours
Cérémonie pendant laquelle Véli-vélo et les proches de Parwiz ont prononcé des discours. © Valérie Agut – France Télévisions
Aujourd’hui, nous étions rassemblés pour nous souvenir de Parwiz Mirzakhil, un jeune afghan qui n’avait pas mérité de partir aussi vite, dans des conditions aussi dramatiques. C’est aussi pour exprimer notre volonté de voir l’espace public, devenir le plus rapidement possible, le plus apaisé possible. Que cet espace puisse être partagé sans risque, en sécurité, en bonne intelligence, dans le respect des femmes, des hommes et des plus jeunes, qui le traversent quotidiennement
 
Nous aurions pu être à la place de Parwiz et c’est ce qui nous a rendu solidaire de son souvenir. Le vélo blanc que nous avons déposé, restera le symbole de cet hommage que nous voulions lui rendre. Pensons à lui, pensons à sa famille et à Fazal qui les représente aujourd’hui. Et espérons un avenir meilleur pour tous les cyclistes du monde. 
Nous remercions France 3 Limousin (replay, extrait) et France Bleu Limousin pour leurs reportages.
Contactés, les élus n’ont pas répondu. Le besoin de pistes cyclables est pourtant criant pour qu’un tel drame ne puisse se reproduire. Nous le disons haut et fort : la vie des cyclistes vaut plus que des places de stationnement !

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